Automne VS hiver pour tes sorties longues à vélo
- advives
- 19 nov.
- 3 min de lecture
Le cœur de l'hiver est une période souvent choisie pour faire des sorties longues à vélo. L'automne est souvent synonyme de petites séances de reprise après la coupure. Pourtant quand on examine les données scientifiques, l’automne apparaît souvent comme une fenêtre plus favorable pour le gros volume. Voici pourquoi.

L’effet du froid sur la performance à vélo
Une étude de terrain conduite par Boussel et al. (2022) “Ambient Temperature and Field-Based Cycling Performance” , a analysé plus de 74 cyclistes professionnels sur 8 saisons (oui oui, 8 saisons). Les résultats montrent que la puissance maximale moyenne (MMP) diminue significativement quand la température ambiante est inférieure à ~5 °C ou au-dessus de ~30 °C. Autrement dit : il existe une “zone optimale” de température (≈ 10-25 °C) pour rouler efficacement. Quand le froid descend, l’organisme dépense plus d’énergie pour se thermoréguler, la température centrale baisse, la cadence et la puissance peuvent chuter. En clair : une sortie longue en hiver coûte plus cher physiologiquement pour un gain souvent moindre. Je l'ai vérifié des dizaines de fois à titre personnel lorsque j'étais athlète. Le fait de confronter l'expérience à la littérature scientifique permet de comprendre les signaux que le corps nous envoie.
Le contexte immunitaire et fatigue thermique
Le froid ne touche pas que la performance brute : il affecte aussi le système immunitaire, la récupération, la réponse au stress d’entraînement. Par exemple, l’étude pilote de “Impact of a Cold Environment on the Performance of Professional Cyclists” montre que, en conditions de froid (température normalisée ~7-8 °C), le gradient d’altitude/vent aggrave la baisse de puissance, la température centrale et la fréquence cardiaque. De même, d’autres travaux (Ihsan et al., 2021) indiquent que l’exposition au froid modifie des marqueurs mitochondriaux et métaboliques, mais ce sont souvent des données animales ou de récupération, pas directement de longues séances à froid. Le message : en hiver, longue sortie = froid + vent + durée → charge globale plus lourde pour ton corps, même si subjectivement tu te sens “endurant”.
Pourquoi l’automne offre une “fenêtre” plus tolérable
L’automne combine plusieurs avantages pour les sorties longues vélo :
Températures modérées → moins d’énergie thermorégulée dépensée.
Conditions de route souvent meilleures (avant neige, verglas, glace).
Le système immunitaire est moins soumis à la pression hivernale virale.
Le corps est encore “réactif” après l’été, avant la fatigue accumulée de l’hiver. Dans leurs conclusions, Boussel et al. identifient cette zone optimale de température (~10-25 °C) pour la performance. L’automne y correspond souvent mieux que l’hiver.
Donc : produire du volume long lorsque le “coût physiologique” est moindre = meilleur rendement.
Application pratique pour ton plan d’entraînement
Voici comment tirer parti de cette logique dans ta saison :
Pose tes grosses sorties longues à vélo (3-5 h) durant l’automne, quand la température est dans la bonne zone.
En hiver : passe le volume long à une durée modérée ou via un home trainer/hybride si le froid est sévère.
Ajuste ta récupération : surveille sommeil, sensations, variabilité de fréquence cardiaque (VFC).
Intègre chaque bloc long dans un contexte global de progressivité, équilibre, régularité (tes trois règles d’or).
Si tu roules dehors en hiver, optimise le matériel et la logistique : vêtements thermiques, stratégie anti-vent, etc., car ton “coût” augmente.
Enfin, considère l’hiver comme une période plus “qualité/entretien” que “volume maximal”.
Au final
Faire tes longues sorties vélo en automne : moins de coût, meilleur rendement. Entrainer en hiver : possible, utile, mais plus exigeant pour ton corps. En triathlon/velo, c’est pas juste une question de “quand je veux rouler”, mais “quand mon corps est dans les meilleures conditions pour tirer profit”.
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